interview de Marianne DEVAUX du cabinet Noùs, l'art d'aller bien
C'est par un non hasard que Mystikalidonie a plongé -le jour de la pleine lune des poissons 2010- dans le caisson d'isolation sensorielle du cabinet Noùs : L'art d'aller bien. Flotter sur un lit d'eau, coupé de tous les stimuli extérieurs, le corps et le mental absolument détendu, en paix pour une profonde intimité avec (le) Soi... C'est ce que propose le cocon, outil formidable et si simple d'utilisation pour n'importe qui voulant faire ce type d'expérience. Ce fut l'occasion aussi de rencontrer sa propriétaire, Marianne Devaux et de l'interviewer sur ses activités.
Mystikalidonie : Qui êtes vous et que faîtes vous?
Marianne Devaux : J'ai 47 ans et je vis en Nouvelle Calédonie depuis maintenant plus de 40 ans. Je suis aussi scorpion et tigre! 2010 est donc mon année chinoise...
D'un point de vue extérieur, on peut dire que j'entame ma 3ème vie professionnelle. Dans la première, je faisais du droit public, avec un DEA à Paris Sorbonne. Je suis devenue fonctionnaire de la Nouvelle-Calédonie. Ma deuxième vie fut ensuite d'être élue de la Province sud et du congrès, et d'assumer les fonctions de vice-présidente de la province sud durant 5 ans, et celles de« ministre » de la santé et collaboratrice du président du gouvernement les 5 années suivantes. Cette période politique est révolue puisque j'ai entamé depuis 2009 une nouvelle activité dans le domaine de la thérapie. De l'intérieur, j'y vois une continuité, c'est la même vie qui se prolonge, une évolution vers ce qui me correspond le mieux à un moment donné. Le fil rouge de cette évolution est le plaisir de m'occuper des gens et ce quelque que soit la façon de le faire.
Mystikalidonie : Et dans quelle branche de la thérapie officiez-vous désormais?
Marianne Devaux : J'ai commencé par la réflexologie car mon idée de départ était d'ouvrir un cabinet pour pratiquer cette discipline. J'aime le toucher, je suis très kinesthésique et c'est donc naturellement vers cette discipline que je me suis orientée. Je l'ai complétée d'une approche de l'énergétique chinoise appliquée à la réflexologie plantaire. J'ai appris auprès d'une dame formidable en la matière : Nicole Debelle qui est installée en Belgique.
J'ai ensuite été « conduite » à faire un stage d'hypnose eriksonienne à l'ARCHE à Paris. La découverte de cette pratique m'a profondément intéressée au point de décider de m'y former professionnellement. Je suis actuellement praticienne en hypnose et je finalise le processus me donnant la qualité de maître praticienne. J'ai aussi décidé d'importer l'auto-hypnose en Nouvelle-Calédonie pour en faire profiter d'autres calédoniens. Il y a déjà eu deux stages avec des formateurs spécialisés venant de métropole, dont Kévin Finel, qui m'a formée et qui est un grand monsieur.
Mystikalidonie : Comment fait-on pour passer aussi radicalement de l'univers politique à celui du soin?
Marianne Devaux : Indéniablement le goût du service à l'autre, je parle d'ailleurs plus d'aide que de soin. La dimension politique est plus spécifiquement axée vers la défense des intérêts communs et elle peut constituer une charge lourde à laquelle on pense en permanence. Ce service collectif passe par la construction d'équipements publics comme des collèges ou des logements sociaux, la création de régime d'assurance-maladie ou de nouveaux services et l'amélioration de ceux qui existent pour répondre au mieux aux besoins de la population. Il faut impulser, convaincre, porter... J'ai eu envie à un moment dans ma vie, de me consacrer au service individuel, qui est tout aussi important. Pour qu'une collectivité avance, il faut aussi que les personnes qui la composent aillent bien. C'est une nouvelle façon pour moi de mettre mes compétences en œuvre pour faire en sorte que les gens soient heureux dans leur vie et dans leur pays. Mon objectif est de les aider à aller mieux, tant dans le corps que dans la tête. C'est pourquoi je cumule la réflexologie et l'hypnose car le corps et l'esprit vont de pair... Beaucoup de pathologies et de déséquilibres peuvent d'ailleurs être traités par l'une ou l'autre de ces techniques. Je devais avoir besoin de ce couple d'activité, afin de marcher sur deux pieds...
Mystikalidonie : Il existe beaucoup d'outils, pourquoi ces deux techniques?
Marianne Devaux : Parce qu'elles marchent! Elles sont rapides, efficaces, simples et non intrusives, ce qui est fondamental pour moi. Aussi bien la réflexologie que l'hypnose éricksonienne me permettent de respecter complètement la personne qui vient me voir. En fait, j'explique et la personne décide. Quand une personne vient me voir, c'est elle qui fait la démarche pour une raison particulière. Je ne peux faire que ce qu'elle veut et qu'elle demande, même si par exemple, je peux décoder d'autres choses lorsque je fais un massage. Je respecte cette personne totalement, même dans son "non-désir" de changer. C'est sa vie! Je postule qu'elle sait déjà ce qui lui faut. Et souvent il suffit juste d'attendre que ce soit le bon moment pour elle.
Si quelqu'un vient me voir pour maigrir mais ne veut pas questionner le processus ayant conduit à la prise de poids, cela me va aussi car de toute façon son inconscient le sait bien, et c'est avec lui que je travaille. A cet égard, l'hypnose est très loin de la psychanalyse car ici nous n'avons pas besoin de savoir consciemment le pourquoi des émotions, des comportements ou des ressentis. Pour régler un problème d'insomnie par exemple, je n'ai pas besoin qu'on me dise pourquoi on ne dormait pas. Je peux juste travailler sur les pieds pour que la personne dorme mieux. D'autant qu'on ne peut jamais vraiment savoir. On peut raconter une histoire, souvent très sincèrement, qui est une reconstruction subjective. Cette histoire peut être intéressante, et elle à son rôle, mais ce n'est qu'une histoire, une croyance.
Mystikalidonie : La démarche ressemble à celle du coaching : un objectif, des actions!
Marianne Devaux : Je ne suis pas une coach mais il est vrai que l'hypnose ne s'intéresse pas spécialement au passé ni aux causes. Il est question du maintenant et de l'avenir. On explique simplement à l'inconscient ce que l'on veut désormais. Le processus consiste à d'abord déterminer clairement ce que l'on souhaite. Ce qui n'est pas si simple ! Ensuite, il s'agit de substituer cet objectif à ce qui posait problème et dont on veut se débarrasser. Un peu comme si on mettait un nouveau costume, à la place d'un vieux dont on ne veut plus, même s'il a bien servi dans le passé.
Finalement on pourrait dire que la seule cause qui compte pour moi est le désir de changer quelque chose dans sa vie, et d'ailleurs peu importe quoi. Cela peut être un mal de tête, des acouphènes, un mal-être, une douleur, une peur...
Mystikalidonie : Finalement, le nom de votre institut résume votre démarche!
Marianne Devaux : Effectivement j'ai choisi d'appeler mon cabinet : l'art d'aller bien, en pleine conscience. Et j'insiste sur la différence entre bien-être et aller bien. Être bien sous-entend d'être statique et d'attendre que le bien-être tombe du ciel, tandis qu'aller bien suppose une démarche, une dynamique et l'idée d'être en action. Et c'est là que je peux intervenir. C'est la même différence entre avoir confiance et faire confiance.
Mystikalidonie : Comment déterminez-vous la discipline que vous allez utiliser sur le patient?
Marianne Devaux : J'explique ce que je fais et les gens se déterminent, mais la plupart savent déjà ce qu'ils veulent. Ensuite, après certaines séances d'une pratique sur un sujet, ils en viennent parfois à demander à passer à l'autre... Il faut que les choses fassent leur chemin et dans ce cadre il n'y a pas de règles. Au final, je m'aperçois que la répartition est très équilibrée et c'est ce que je souhaitais...
De la même manière, ma fréquentation, elle se fait uniquement de bouche à oreille. Les choses s'organisent d'elles-mêmes. Ce sont les gens qui parlent, pas moi... sauf avec vous!
Mystikalidonie : Et le cocon, où se place-t-il dans cette complicité hypnose-réflexologie?
Marianne Devaux : Il est arrivé dans mon cabinet par un heureux "hasard" suite à son essai en Nouvelle Zélande. Je connaissais de nom et de loin le caisson d'isolation sensoriel mais l'expérience fut si géniale que je me suis beaucoup renseignée sur cet outil. J'ai rencontré le charmant monsieur australien qui commercialise ce modèle et il m'a semblé logique d'en avoir un dans mon cabinet. Il y en a eu un à Nouméa, il y a plus de 20 ans, mais à l'heure actuelle c'est le seul en activité.
L'effet le plus connu est celui de l'extrême détente musculaire qu'il procure mais c'est aussi une belle détente mentale puisqu'alors on est coupé de toute l'activité extérieure. C'est aussi une récupération d'énergie car dans notre vie quotidienne nous dispersons naturellement de l'énergie dans nos activités et dans notre environnement qui nous sollicite tant. C'est le bruit, le mouvement, l'attention de chaque instant, le fait de ne pas s'arrêter un instant pour souffler, qu'on pense à mille chose... En étant coupé de tout stimuli extérieur, l'activité se ralentit, le mental s'apaise, et le temps passe... C'est comme si on se réappropriait son énergie. C'est d'ailleurs un outil agréé par l'institut australien du sport, notamment pour aider les sportifs de haut niveau à récupérer plus rapidement, tant du point de vue physique que mental.
Mes clients me rapportent souvent qu'il se passe des choses les jours suivants, même si chacun vit bien sûr l'expérience d'une façon unique. Par exemple, de se sentir plus léger, libéré d'un poids, d'une angoisse, d'avoir envie de faire des choses inhabituelles c'est-à-dire qui sortent de la routine, de percevoir une meilleure connexion au monde... C'est toujours très bénéfique pour mieux dormir, être plus calme, gérer le décalage horaire, apprendre à lâcher prise, et aussi pour apaiser les problèmes de peaux...
Les hyperactifs ont l'impression d'être débranchés. Pour ceux qui sont habitués à méditer, il se passe encore autre chose...
Mais ce qui me plaît au-delà de tout ça, c'est que dans le cocon, le corps et l'esprit apprennent un état de détente et de plénitude qui peut être aisément invoqué par la suite en cas de besoin. On apprend quelque chose qui peut être réutilisé ensuite.
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Mystikalidonie : Et comment s'intègre-t-il dans votre activité?
Marianne Devaux : Certains ne viennent que pour le cocon mais je peux m'en servir comme excellent préliminaire -ou complément- d'une séance de réflexologie ou d'hypnose. Les muscles ou le mental sont tellement détendus que c'est forcément plus aisé de solliciter le corps ou l'esprit. .
Quant à moi, je fais une séance lorsque je me sens fatiguée. La première fois, j'avais une idée très précise de ce à quoi je voulais penser mais ça a plutôt échoué, il est difficile de se concentrer vu que le but est de lâcher le mental... J'ai donc laissé faire, et expérimenté, par exemple de ne sentir que l'eau sur ma peau, Je collecte aussi les expériences de mes proches ou de mes clients. Aujourd'hui encore je continue de jouer, le champ d'expérience est infini. On ne s'ennuie pas à l'intérieur, même quand on y reste longtemps. Cela étant, il est plus profitable de faire des séances régulièrement que d'en faire de longues ponctuellement.
Mystikalidonie : Infos pratiques : où et combien?
Marianne Devaux : 6300f pour la séance d'une grosse heure dans le caisson, et 8400f pour les séances d'hypnoses et de réflexologie. Le cabinet se trouve à Nouméa, au 5 bd extérieur, faubourg Blanchot, Victoria park. Tel : 27 67 87. email : nous@lagoon.nc
Mystikalidonie : Merci pour votre service désormais individualisé et bonne "troisième" vie...
Marianne Devaux : Merci à vous d'avoir testé le cocon et témoigné. Merci de notre échange.