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En attendant de faire le samedi matin 4 septembre (9h-12h sur Nouméa) une analyse spirituelle et ésotérique de la trilogie Matrix, je  vous livre quelques réflexions sur ma dernière séance cinéma.

Grâce à Hollywood et au nouveau film de Cristopher Nolan, Inception, la réalité prend encore du plomb dans l'aile !  Le Nouvel Age ne cesse d'user de tous les médias pour installer largement dans les consciences les nouveaux paradigmes de référence. L'audiovisuel -avec le cinéma- reste un élément privilégié tant il peut toucher facilement un grand nombre de gens. Avec Inception, le maître mot est à nouveau le fait que la réalité n'existe pas ou plutôt que ce que nous prenons pour la réalité n'est qu'une convention sans consistance.

Les assauts répétés de la physique quantique ne cessent d'ailleurs d'affaiblir cette croyance en un monde objectif extérieur. Mais le film quant à lui se concentre sur le domaine du rêve pour illustrer l'aspect illusoire de la réalité. Il témoigne aussi de plus en plus de la caractéristique essentiellement mentale de l'homme et sa capacité à penser donc à créer.
L'espionnage se fait donc désormais directement dans les consciences. Le piratage s'exécute dans le mental et ses couches subconscientes par des spécialistes qui s'y infiltrent via le processus du rêve. Ce n'est donc pas la télépathie puisque les sujets ne sont pas conscients, au sens d'être à l'état de veille. Les "extracteurs" sont des nouveaux mercenaires psychiques à la solde des plus offrants. Mais s'ils peuvent dérober une information dans le coffre intérieur, ils peuvent aussi pour les plus habiles y déposer une graine génératrice d'une idée.  Clin d'œil à peine voilé aux moyens moins subtils de la propagande des états  qui nous lobotomisent chaque jour. A moins qu'on ne pense aussi au neuro-marketing publicitaire des grandes marques -mais pas seulement- qui nous scannent scientifiquement pour mieux nous asservir à leur modèle consumériste.

Introduire une idée -l'inception- est un processus dangereux nous prévient le film car planter une idée est finalement toujours plus facile que de l'ôter. Car on ne sait pas vraiment comment celle-ci va se développer dans le sujet mais en plus, une fois qu'elle s'est installée, celle-ci se ramifie et peut s'étendre à la manière d'un virus, soit dans un organisme soit dans d'autres par effet de contagion. Les enseignements mettent d'ailleurs en garde sur le fait d'ouvrir son mental à n'importe quoi. Par effet d'intégration et de perméabilité, on devient ce sur quoi on porte son attention, que ce soit des images, des sons, des ouvrages, des idées...

A noter que le moyen de contrainte psychique et d'extorsion d'information par le viol de la conscience d'autrui est exactement le moyen utilisé par les forces de l'Ombre. Tandis que les Maîtres de la Sagesse respectent absolument le libre arbitre de la personne, les frères Noirs manipulent sans scrupules et subjuguent les plus faibles de leurs flux psychiques contrôlés et puissants. Contre la libre détermination du sujet et son épanouissement, leurs objectifs sont le contrôle et la domination par l'asservissement. Et à cet égard, contrôler depuis l'intérieur est bien la plus puissante des voies et l'on sait bien qu'il existe une bataille pour les esprits qui se passe à ces niveaux là...

L'histoire romantique sous-jacente recycle le mythe de Tristan et Iseult avec l'amour éternel contrarié. L'émotionnel et le plan astral sont encore prégnants puisque le "héro" subit ses remords, ses angoisses et  ses chimères et que cela influe sur son équilibre. C'est d'ailleurs une jeune femme qui viendra le délivrer de ses constructions obsolètes et le ramener à une raison plus pure. Dommage que la bonne nouvelle n'ait pu être donnée dans le cadre du film : l'amour est éternel non seulement entre un couple mais entre tous les êtres quand on se situe au niveau de l'âme. Il est en revanche faible et mortel quand on se situe au niveau du corps, de l'émotionnel et de la personnalité. Malgré les manigances psychiques pour s'extraire dans les plans du rêve et vivre éternellement avec son amour de compagnon, il semble que l'on est au final rattrapés... par la réalité!

Mais revenons à l'idée que le monde n'a pas de réalité et qu'il suffit de planter profondément cette croyance pour qu'il s'évanouisse à votre conscience. Sans discuter la pertinence d'une telle possibilité, il reste néanmoins à conserver que c'est bien le mental qui est premier et ce qu'il contient se décline en manifestation sur les plans inférieurs. Jusqu'au plan physique objectif, dense et matériel. Si l'on expérimente cette dimension jusqu'à la prendre pour réelle c'est qu'il y a une idée dans notre mental qui rend l'opération possible. C'est d'ailleurs ce qu'a dit parmi tant d'autre l'Avatar Shri Ramana Maharshi. A l'origine de notre être manifesté se tient une idée première qui dispose : Je suis ce Corps. Cette idée ontologique continue de nous hypnotiser et de nous identifier à ce triple corps dans lequel nous évoluons. Pas besoin d'aller chercher, à grand renforts de fantasmes astraux, des complots de petits gris aigris bidouillant nos ADN dans notre dos. La vérité est plus simple : le  Plan Divin nécessitait une involution dans la matière et l'âme si éthérée devait être voilée à dessein par la force de cette idée qui fait corps avec notre ego. L'immersion dans la matière nécessitait dans un premier temps cette identification, mentalement installée jusqu'au niveau des cellules.

L'évolution et l'ascension sont ce chemin de retour où nous décrochons de cette idée égoïste consistant à s'identifier à notre triple personnalité individualisé, isolée et apeurée pour retrouver l'unité et la synthèse avec le Tout. Nous lui substituons progressivement  l'idée JE SUIS CELA, c'est-à-dire une âme immortelle, infinie, toute Lumière et Amour et Puissance. La lutte est longue car les mémoires sont nombreuses qui nous rattachent à l'identification au corps physique. Mais nous avons toujours-déjà gagné, que cela soit dit! Le Maharshi préconise la voie directe de l'enquête intérieure en cherchant qui est la source de ce "JE", la source de l'ego. Et dans ce "Qui suis-je?" on débouche immanquablement sur le Soi, vraie Source du mental d'où provient l'idée d'être un corps. S'il y a un "JE", il y a un corps, il y a un mental, des idées, des sens et des objets des sens. Le monde n'"existe"  alors que depuis ce point de vue là.

Inception ne va pas jusqu'à ce niveau existentiel mais y invite. Il reste au niveau du rêve, au pouvoir psychique à l'intérieur et à l'intrication de rêves les uns dans les autres, témoignant d'ailleurs de la complexité mentale du scénario. L'état de veille et de rêve fonctionne avec l'identification au corps et au mental, même si les paramètres sont différents pour le dernier.  Mais l'on sait qu'il y a ensuite le 3ème état de sommeil profond -ou sans rêve ni identification- et le 4ème encore au-delà. A ce niveau, le monde n'existe pas car il n'y a rien ni personne pour le créer et le refléter. La conscience n'est plus dans le mental et ce n'est que le mental qui créé le monde avec les idées. Platon le grand Initié nous a parlé abondamment du monde des idées dans sa philosophie. La Vérité se tient donc au-delà du mental puisque les idées et les rêves sont des voiles sur la REALITE et son SILENCE. Là où ne se tient que le JE SUIS...

A noter que le fait d'avoir planté dans le mental de sa femme une idée sur un mode négatif nous rappelle que les affirmations doivent toujours être positives... De même, on pourrait encore interroger la cause de sa mort. L'inception réalisée dans son subconscient, même  avec la "bonne intention" de la sauver, était encore une ruse mentale venue de l'extérieur d'elle-même. Il semble que l'on ne puisse jamais rien faire pour les autres de cet ordre et qu'il n'y a qu'eux-même qui peuvent et doivent planter dans leur jardin intérieur la pensée-semence qui leur correspond.  Et l'on comprend mieux les pratiques de méditation visant à planter pendant les moments énergétiques intenses, comme les pleines ou les nouvelles lunes, des idées-semences sacrées qui vont ensuite dérouler leurs ramifications dans le mental des méditants.

Inception est donc une exploration intelligente des méandres de l'ego sur les plans subtils du rêve. Et malgré le sempiternel enrobage américain fait de poursuites, d'explosifs et autres violences spectaculaires, le film est une belle réussite. A croire que les Etats-Unis, pays encore adolescent, ne peuvent réfréner leur feu juvénile et son adrénaline bouillonnante même lorsque l'on aborde un sujet profond, grave et onirique.

Actuellement au CINECITY de Nouméa